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« L’effet taille » et « l’effet Qualité »

Il est illusoire de vouloir vraiment « communiquer » avec un groupe de plus de huit à dix personnes. Pour avoir une communication efficace il est indispensable de planifier son intervention en tenant compte d’une part de la masse et de la complexité des informations à échanger, et d’autre part de son auditoire. Si ces règles ne sont pas respectées, nous ne pouvons qu’informer… ou tomber dans le piège de communiquer avec quelques uns en ayant eu l’impression de l’avoir fait avec tous.

Concernant « l’effet taille », il est amusant de constater, d’un point de vue comportemental, que l’âge moyen d’un groupe est inversement proportionnel à sa taille : il est plus facile de faire faire la « danse du canard » à cinquante personnes qu’a cinq personnes ! Cela est moins amusant quand cet état de fait est utilisé par des sectes ou des dictateurs qui ne sont pas fervents des « grandes messes » par hasard. Devant une grande assemblée, nous ne sommes plus dans le domaine de la communication mais dans celui de l’information, de l’animation ou de la… manipulation. Ce constat m’a toujours fait peur… L’éthique prend donc toute sont importance lorsque l’on maîtrise la technique des grands groupes.

La « qualité » d’un groupe se défini par son niveau d’information et de réflexion sur le sujet considéré. Le contenu et la forme de l’intervention devront aussi tenir compte de l’homogénéité ou de l’hétérogénéité du groupe. Dans tous les cas, le langage, autant que le fond, doit être adapté à la qualité du groupe. Le vocabulaire change d’une entreprise à l’autre selon son métier et son marché. Il est même souvent différent lorsqu’elles sont concurrentes sur le même métier. Dans la même entreprise, le vocabulaire est différent d’un département ou d’un service à l’autre : le langage de la production n’est pas le même que celui du marketing et les mots des commerciaux ne sont pas les mêmes que ceux de l’administration financière ! Dans la fonction publique, le langage est différent d’une administration à l’autre.

Dans l’entreprise comme dans la fonction publique, le vocabulaire est plus homogène à l’intérieur de chaque département ou service. Par exemple, dans un hôpital, une aide soignante, une infirmière, un cadre hospitalier ou un directeur de service utilisent le même dictionnaire. Il en va de même dans la gendarmerie nationale et c’est souvent le cas dans toutes les administrations qui « produisent » du service public.

La bonne technique de réunion est donc celle qui est adaptée à la taille et à la qualité du groupe, qu’il soit homogène ou hétérogène. De plus, elle ne peut être efficace que si l’objectif est clairement défini et raisonnable dans le temps imparti.

De l’entretien individuel à un lancement de produit devant plusieurs dizaines de personnes, voire plusieurs centaines, nous passons de la recherche d’une communication présente à la technique d’information la plus efficace. Nous avons pour habitude de nommer tout cela « communication ». Les définitions données dans le chapitre « vocabulaire autour de la communication » nous indiquent que nous ne sommes pas dans le même registre. Techniquement, plus le groupe augmente et plus la qualité des supports visuels et auditifs prend de l’importance. Concernant la préparation, dans ces deux situations extrêmes, nous passons du simple canevas d’entretien au texte appris par cœur où mêmes les improvisations aléatoires aux questions sont prévues.

Ces différents événements de la vie professionnelle nous amènent à mettre en œuvre plusieurs qualités de communicant. Même si cela peut paraître étonnant, il est plus long et difficile d’améliorer notre qualité de communicant avec une seule personne ou un petit groupe que de progresser pour faire une performance médiatique devant une large assemblée ! Dans les deux cas, les techniques d’atelier théâtre sont efficaces. Elles permettent de développer aussi bien l’écoute, l’empathie, l’affirmation de soi, le feed-back émotionnel, le détachement et la qualité de présence verbale et corporelle.


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