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Les mots, le ton et le corps

Selon une étude d’Albert Mehrabian, chercheur de Californie, seulement 7 % du sens et de l’efficacité du message sont transmis par les mots, 38 % passe par l’élocution (rythme et ton de voix) et 55 % de sa réception repose sur les expressions visuelles (expressions du visage, gestuelle du corps)

Il y a bien des façons de dire le simple mot « bonjour » : du « bonjour » sec et froid au « bonjour » ouvert et chaleureux, en passant par le « bonjour » timide ou respectueux ou encore par le « bonjour » agressif ou dédaigneux. Chacun est soutenu par des gestes, une mimique et un ton différent. Pour le vérifier, n’hésitez pas à faire cet exercice amusant ! Si vous êtes dans votre bureau, prenez la précaution de fermer la porte ! Vous ferez la démonstration à vos collègues plus tard…

LES MOTS : L’important à retenir est que la signification d’un mot ou l’intention d’une phrase, n’est pas donnée uniquement par le mot lui même mais beaucoup plus par la gestuelle et le ton qui l’accompagne. Vous venez de l’expérimenter avec le mot « bonjour ». Essayez maintenant avec la phrase « tout va bien et c’est le bonheur » en n’hésitant pas sur l’agressivité pour répondre à cette introduction de convenance : « Bonjour, ça va ? »… La porte est toujours fermée ? Convaincu ? Passons au constat suivant.

Beaucoup de mots n’ont pas la même signification ou la même résonance pour chacun, selon son histoire, son vécu, sa culture. Essayez de questionner votre entourage immédiat, là, tout de suite, sur la signification de quelques mots (choisissez 5 mots au hasard – évitez « amour », c’est trop facilement démonstratif…). C’est fait ? Vous êtes maintenant assuré comme moi que nous avons tous notre dictionnaire personnel ! Le mien, c’est le « Yves », pas le « Robert », c’est utile de le savoir ! Le votre, comment s’appelle-t-il ? Femme ou homme (degré de différentiation supplémentaire…), bienvenue dans le monde des mots universellement personnels…

Il en va de même pour une équipe, pour une entreprise. Il est souvent nécessaire de créer un dictionnaire de plusieurs dizaines de mots quand deux sociétés fusionnent, ne serait-ce que pour reconnaître les fonctions et les partenaires de l’entreprise. De même, l’intégration d’un nouveau collaborateur, outre qu’elle passe plus par les attitudes et les comportements que par les mots, nécessite de part et d’autre un effort d’adaptation de son langage.

L’efficacité de notre communication à travers les mots passe aussi par quelques règles. Nous en proposons quelques unes de façon non exhaustives :

  • Entre deux mots, choisir le plus simple (ex. : « mots » / « termes »)
  • Entre deux mots, choisir le plus précis (ex. : « choisir » / « préférer »)
  • Préciser les mots imprécis… (ex : plusieurs, oui… mais combien ?)
  • Expliquer les mots les moins courants (ex. : sémantique = les mots et leur sens)
  • Faire des phrases courtes (ce qui, j’en conviens, n’ai pas mon fort en écriture… mais les cordonniers sont les plus mal chaussés… il suffit d’en avoir conscience pour faire des efforts !)
  • Ne pas tomber trop facilement dans le piège des modes. Les termes à la mode deviennent vite génériques ou « fourre-tout » (ex. : très peu de personnes sont capable de définir « le développement durable », et que dire du « coaching » ou de « l’empathie » ?)
  • Eviter les « mots parasites » (« Je veux dire », « voilà », « tout à fait », « bon », « heu… »)
  • Etc… (à éviter aussi ! … mais on a le droit de l’écrire…)

LE CORPS : Nous avons vu l’importance du « non verbal » dans le simple acte de dire « bonjour ». Le corps, les mimiques du visage, la respiration, vont donner une signification particulière aux mots. Comme il est vain de vouloir interpréter précisément un croisement de jambe, la direction d’un regard ou un « rougissement » impromptu, il est illusoire de vouloir contrôler son corps pour soutenir un message. A s’y essayer, nous sommes sûr de « jouer faux ». Le corps trouve toujours un compromis exact entre ce que nous pensons et ce que nous disons, entre ce que nous pensons et ce que nous entendons. Plus précisément, il traduit exactement ce que nous ressentons en le disant ou en l’entendant. Entre l’expression du verbe et l’expression du corps, il y a le « non-dit », conscient ou inconscient. Chacun le perçoit peu ou prou selon les situations de dialogue. Si vous le percevez, les autres le perçoivent aussi ! Le corps est une parfaite image de synthèse du « verbal » et du « non-dit », tous deux sujet à nos émotions. Cette image a tellement de pixel qu’il est impossible au commun des mortels que nous sommes de l’interpréter dans le détail ou de la contrôler en temps réel. Si nous tentons le contrôle, nous quittons la communication et passons en simple échange relationnel (cf. « vocabulaire »). Ce reflet global ne peut être que ressenti globalement.

Alors que faire pour être un « meilleur communicant » ? Comme disait ma grand mère : « quand ça se complique, il faut simplifier »… Le plus simple est d’être soi-même. Le corps ne demande qu’à nous suivre. L’authenticité est une des clés de base pour une vraie communication, synonyme d’efficacité constructive et de plaisir. C’est la seule qui permet une harmonie entre le verbal et le non verbal (on parle alors de congruence, mot qui n’est pas encore à la mode. Ce qui prouve que les discours sur la communication sont encore trop centrés sur la parole alors qu’elle ne représente qu’une très faible partie de l’efficacité du message !).

Encore faut-il ne pas tricher avec soi-même selon la difficulté de la situation… Tout décalage est très vite perceptible par l’interlocuteur. Pour y échapper, centrons nous sur notre intérêt : considérons l’autre pour ce qu’il peut nous apporter ! Soyons imprégné du fait que chacun mérite à être connu, à être « écouté », à être respecté. Seule attitude pour se faire comprendre et entendre. Seule attitude pour apprendre ! Cela demande un état de « détachement » que chacun peut travailler et acquérir. Il nous permet de mettre nos sens (donc notre corps) en éveil. De mieux recevoir et percevoir la parole et les intentions de l’autre.

Ces réflexions nous invitent à réaliser que les sens sont plus importants que la parole, souvent polluée par l’enjeu de nos espoirs et le brouillard de nos peurs… Les techniques d’atelier théâtre, adaptées à des situations concrètes de communication professionnelle, permettent efficacement de travailler sur l’état de « détachement ». D’améliorer sa communication non verbale, la plus ressentie par les autres. Bref, d’améliorer sa présence tout simplement (cf. « communication »).

LE TON : c’est « l’oral ». La mise en musique du verbe. Si nous reprenons l’exemple simple du « bonjour » (les mots), nous comprenons tout de suite son importance. Il se manifeste par une tonalité (aigue ou grave), par un rythme (lent ou rapide), par un volume sonore (faible ou fort) et est conditionné à la respiration. Cette dernière étant liée à l’expression du corps.

Là aussi, il n’est pas nécessaire de vouloir contrôler ce qui n’est jamais contrôlable. « Jouer ce que l’on n’est pas » provoque toujours un malaise chez nos interlocuteurs. Rester authentique reste la meilleur base pour se faire comprendre. C’est heureux et plus facile ! Par contre, Nous n’utilisons pas toutes nos possibilités et nous restons souvent en retrait de ce que l’on dit.

Il est possible d’améliorer sa capacité de communicant en soutenant mieux l’intention de ses messages, phrase par phrase, en utilisant ses propres « leviers musicaux ». Si vous faites lire un texte, quel qu’il soit, à plusieurs personnes, seules seront crédibles celles « qui vivent le texte ». Celles qui associent de manière personnelle le sens des mots et le ton. Là aussi, les techniques d’atelier théâtre sont très efficaces dans ce domaine, sans déroger à sa personnalité et sans tricher sur ses intentions. « Jouer faux » se ressent et nous le payons tout de suite ou… un peu plus tard ! De toute façon, Nous ne pouvons nous améliorer de façon durable et permanente dans ce domaine qu’en utilisant mieux les capacités qui nous correspondent, mais sans préjuger de nos limites, réelles ou supposées !


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